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Yohan Schaer

Pourquoi « sortir de sa zone de confort » est une mauvaise expression ?


L’origine de cet article réside en un constat simple : lors d’une discussion avec un proche, l’idée de « sortir de sa zone de confort » m’a déplu. Pourtant, j’étais très à l’aise avec cela il y a quelques années. Je me suis alors demandé pourquoi sortir de sa zone de confort n’est pas la meilleure chose à faire.

Pendant mes années d’études, lorsqu’on me demandait mes qualités, j’aimais répondre « je cherche constamment à sortir de ma zone de confort ». A mon sens, cela signifiait que je ne craignais pas d’essayer de nouvelles choses et prouvait une certaine confiance en moi.


Aujourd’hui, les personnes qui emploient cette phrase sont, de mon point de vue, tout aussi inconscientes que quelqu’un disant « tiens, je vais rentrer dans la cage du lion et le prendre dans mes bras ». Oui, on peut essayer. Et il y a des chances que tout se passe bien si le lion est habitué à l’Homme. Mais il y aussi des risques importants, et que l’on ne mesure pas, que cela se passe mal et que l’expérience tourne au cauchemar.


Loin de moi l’idée qu’il faut absolument rester dans sa zone de confort ! D’ailleurs, c’est quoi cette « zone de confort » ? La plupart des définitions s’accordent pour définir un état dans lequel on se sent à l’aise : toutes les activités que nous faisons pour lesquelles nous ne ressentons ni stress ni peur constitueraient donc cette zone de confort.

En partant de cette définition, on arrive rapidement à un constat simple : si, à l’âge adulte, nous pouvons tous établir une liste d’activités faisant partie de notre « zone de confort » (cette liste étant très personnelle), celle-ci est quasiment réduite à néant à la naissance. En réalité, restreinte à une seule action : respirer.


Alors comment parvenons-nous à l’âge adulte avec des certitudes sur ce que nous pouvons faire sans peur ni stress ? Sans aucun doute, par l’apprentissage.


Prenons l’exemple d’un enfant qui apprend à marcher : s’il va effectivement chuter un grand nombre de fois avant de pouvoir marcher sans stress ni peur, et donc faire rentrer la marche dans sa zone de confort, ces chutes sont contrôlées : sauf cas exceptionnel, il n’y aura pas d’incidence négative à ce que l’enfant tombe 1, 10 voire 100 fois. On peut même lui donner des « outils » pour l’accompagner dans son apprentissage : une main ou un trotteur, par exemple, pour combler son manque d’équilibre à ses débuts. Au bout du processus, l’enfant marche en toute autonomie et a agrandit sa zone de confort.


De cet exemple enfantin, faisons le parallèle avec notre progression d’adulte. En particulier avec la vie professionnelle. Au cours de notre carrière, nous effectuerons une grande variété d’activités : des nouvelles que nous n’envisagions pas deviendront naturelles ; et des basiques d’aujourd’hui seront obsolètes voire abandonnées. Cela est d’autant plus vrai avec la transformation des métiers, qui s’automatisent et se digitalisent de plus en plus.

Prenons l’exemple des personnes en reconversion qui s’orientent vers des métiers qui semblent très différents de ce qu’ils faisaient : un informaticien qui souhaite ouvrir une épicerie est un scénario plausible. Mais voué à l’échec si certaines étapes ne sont pas respectées : oui, des compétences sont transposables d’un métier à l’autre ; non, du jour au lendemain ce changement n’est pas viable.

Il faudra que cette personne acquière de nouvelles compétences, comme la gestion financière. En faisant le bilan entre les compétences à date de la personne et les compétences cibles pour rendre le projet viable, on peut mesurer l’écart à combler pour devenir à l’aise sur la situation cible.


Que l’on soit pour ou contre cet aspect, qui n’est pas le sujet ici, il est de notre responsabilité de s’adapter à ces changements. Le risque étant de ne plus avoir la capacité de proposer les compétences adéquates (pour des raisons de productivité, par exemple). Rester dans sa zone de confort, dans le « on a toujours fait comme ça », est donc un risque. Les exemples d’entreprises ayant ignoré ce risque ou ayant assumé de le prendre et qui ont disparu, ou presque, sont nombreux.

Sortir de sa zone de confort, quasiment synonyme d’habitude ici, est donc une nécessité. En sortir pour en sortir est, en revanche, une prise de risque trop importante.

Toute la différence entre « sortir de sa zone de confort » et « élargir sa zone de confort » se situe ici : le changement s’accompagne et est progressif, que ce soit à l’échelle individuelle ou collective.

A l’échelle de l’entreprise, prenons l’exemple de la digitalisation d’un processus RH : la revue de performance, qui passerait d’un format papier annuel à un format digital continu tout au long de l’année. L’accompagnement du changement est d’autant plus nécessaire lorsque le changement est porté par l’entreprise que les collaborateurs ne sont, souvent, pas à l’origine du changement et n’en sont pas demandeurs : une personne isolée s’intégrant dans un processus de changement sera bien plus encline à faire les efforts nécessaires pour faire de ce changement un succès.


En effet, rester dans sa zone de confort, lorsqu’on en a la possibilité, procure un avantage indéniable : la maîtrise du résultat. Toutes choses égales par ailleurs, le résultat sera le même lorsque notre façon de faire et de penser ne change pas. Ce qui est, à l’inverse de la démarche d’extension de la zone de confort, très sécurisant.

De plus en plus d’outils peuvent être sollicités pour accélérer la réflexion autour de l’identification des compétences actuelles (Boostrs par exemple) et permettent de mettre en place des actions pour acquérir les compétences manquantes (exemples, Fifty ou Beedeez).


Elargir sa zone de confort, c’est donc accepter de s’ouvrir progressivement à de nouvelles activités, en acceptant un risque gérable. Il ne s’agit donc pas du saut dans l’inconnu qu’incarne l’expression « Sortir de sa zone de confort ».

Accepter et gérer le risque permet, dans le cadre d’une entreprise ou pour un individu, d’accompagner le changement pour en faire un succès. Dans tout projet, la plus grande menace reste le risque mal calculé ou non identifié.

Accompagner le changement, c’est avant tout évacuer toute peur liée à cet élargissement de la zone de confort. Cela permet de faciliter l’acceptation de tout un chacun : le côté vertueux du changement est mieux compris, donc nécessairement mieux accepté.

Il n’existe néanmoins pas de recette miracle pour atteindre cet objectif d’accompagnement : chaque situation étant particulière, il est nécessaire de l’analyser et de choisir la bonne méthode et les bons outils.


Et pour cela Qixi peut vous accompagner ;)


Yohan Schaer


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